DU CONSERVATISME A L'ALSACIENNE EN GENERAL, 
DE L'IMMOBILISME A SOULTZ LES BAINS EN PARTICULIER. 


Les conservateurs, autoproclamés''pragmatiques''en Alsace, sont davantage dans une 
attitude que dans une doctrine politique. Ils refusent le changement et s’accrochent

aux temps anciens. Très attachés à une société hiérarchisée, à l'ordre et à l'idée 

d'autorité, ils cherchent à maintenir en l'état le mode de fonctionnement de la 

société. 
Pour chaque réforme ils disent : « On sait ce que l'on perd et rarement ce que 

l'on gagne, par conséquent, mieux vaut ne rien changer ! » 
Bon nombre adoptent aussi une conception ''religieuse'' de la laïcité. C'est le 

cas avec certains défenseurs du concordat napoléonien dans son pure jus d'origine, 

ceux qui réagissent violemment à toute tentative de réforme de ce contrat largement 

obsolète et dépassé par l'histoire de France, sont les mêmes. 
De la même manière et sur un plan purement local, toute remise en cause de l'ordre 
''installé''est vouée à l'échec. L'ordre repose souvent sur le clientélisme, c'est 

le cas à Soultz les Bains. 
Le clientélisme a pour condition indispensable la mise en oeuvre du''verrouillage''

des forces vives du village, cela prend du temps mais ça marche ! 
En promettant ce que souhaitent les associations, les clubs de sport, culturel, de 

loisirs, les paroisses, etc. à savoir surtout de ne rien changer des bons avantages

concédés et conserver les sièges occupés ! 
Négocier aussi quelques privilèges aux petits commerçants; négocier enfin quelques 
arrangements amiables avec des particuliers se trouvant en difficulté face à la 

légalité ou en situation de faiblesse. 
Le clientélisme repose sur un échange entre élus et électeurs. Les élus fournissent 

un certain nombre de biens ou de services en échange d'un soutien électoral. Une 

définition parfaite du ''clientélisme''consiste à dire que ''La justice est pour 

tous et les faveurs pour les''amis !''. 
La première conséquence du clientélisme, c'est l'immobilisme et le conservatisme ! 
Pour être élu , il faut avoir sa clientèle. Sans clientèle, pas de mandat. 
Autre conséquence directe, le cumul des mandats. Pour ''arroser''ses électeurs, il 

faut des ressources, et pour avoir des ressources , il faut du pouvoir. C'est 

pourquoi le clientélisme s’appuie sur des fiefs conquis par des barons républicains, 

afin de contrôler tous les mandats qui s'y rattachent. 
Difficile de déloger un élu qui contrôle un territoire depuis plus de 20 ans ! 
Autre conséquence directe, quand il faut passer son temps à serrer des mains et 

couper des rubans, obtenir des services pour ses clients, les recevoir, il ne reste

plus beaucoup de temps pour siéger dans les différentes assemblées et aller au fond 

des dossiers. Les élus sont peu présents et essentiellement intéressés par leurs 

mandats afin de récupérer davantage de biens à redistribuer. D'où le faible niveau 

politique de nos chers barons, encore moins chez nos ''petits élus'', qui sont forcés 

de s'en remettre aux barons locaux pour décider des orientations politiques majeures 

de leur localité. 
En clair, le clientélisme favorise l'immobilisme et montre sa faiblesse dans la 

gestion des grands dossiers et de leur cohérence. 
Un technicien ne peut pas remplacer un politique, la mission n'est pas la même, 

l'un gère la voirie, l'autre administre la cité. L'un observe le bout de la rue, 

l'autre mesure et perçoit l'avenir d'une communauté humaine à long terme !

 Pour conclure ici, le changement est chose extrêmement difficile à mener. 
Car changer, c'est encore avoir le sentiment de perdre son identité ! 
Voila pourquoi un alsacien plus qu'un autre, dont l’identité est forte, ne 

souhaite en général, aucun changement. Ce serait pour lui perdre sa peau, 

qu'il croit éternelle, pour vivre ici et maintenant, au profit exclusif de 

son bonheur personnel, au mépris royal de l'intérêt collectif.

 Alain Roth.