Apparemment, une nouvelle règle est
difficile à ingurgiter chez quelques élus de notre région.
En effet, à partir du 1° janvier, le
salarié d'une commune d'une communauté de communes ne pourra plus
siéger dans cette comcom, ce n'est en fait que la continuation de
la règle qui proscrit à un salarié d'une commune d'être élu dans
cette dernière. Et, l'on s'offusque d'une telle loi dont le but,
n'est autre que d'éviter tout conflit d'intérêt, et d'autre part,
d'ouvrir les possibilités d'élection ou de siège à davantage de
citoyens. Si on n'imagine pas qu'un maire ne puisse siéger à la
comcom, on peut s'étonner de cet étonnement : d'autres que lui
ne peuvent-ils pas siéger ?; la discussion n'existe-t-elle pas
entre collègues ?; curieuse, cette attitude qui consiste à
tout concentrer et à ne pas faire confiance à d'autres : plus
le nombre de citoyens impliqués est grand, moins il y a de chance
d'erreurs et de dérives.
Quand on nous dit qu'il n'y a pas
d'interférences entre le fait de travailler dans une commune et
siéger à la comcom, nous laisse circonspects, dans un autre article
des DNA, on prétendait qu'il y avait complémentarité entre les
rôles. Soyons clairs, le directeur des services techniques devrait
faire totalement abstraction des décisions politiques qui sont
prises à la comcom. Il faudra qu'on nous explique comment il fait et
qu'il le prouve . En tout cas, cette loi est faite pour éviter tout
problème de conflits d'intérêts et par là même ouvre des sièges
à d'autres et en particulier aux femmes.
Ces dernières apprécient beaucoup la
commisération du maire d'Altorf qui décide pour les femmes
impliquées dans la vie associative et qui ont des enfants de devoir
faire des choix. Et les hommes, ne sont- ils pas pères ?, ils
ne font pas de choix, eux !: ils ne se posent même pas la
question. D'emblée, on décide pour elles : certaines ont
certainement envie de s'impliquer dans la vie politique mais, les
places sont prises et on leur fait bien remarquer que les enfants,
c'est plus important que la vie politique, pour qui ?
Donc, cette nouvelle loi, loin d'être
ubuesque comme le prétendent les DNA (ubuesque : absurde )
tombe pour le moins fort à propos dans un environnement politique
français où nous voyons toujours les mêmes et après eux
leurs enfants....Qui est UBU-roi dans une telle oligarchie
revendiquée au nom de l'affairisme ? Car prétendre « avoir
acquis du savoir-faire et de l'expérience et tisser des relations »,
c'est plutôt l'expression d'un homme d'affaires que celle d'un homme
politique: on cumule allègrement les mandats jusqu'à plus soif et
surtout jusqu'à un âge canonique pour certains. Non, interdire à
un maire de siéger à l'Assemblée Nationale ou au Sénat ne va pas
y faire siéger des technocrates ou des apparatchiks : ils
y sont déjà ( on peut citer des noms). Non, d'autres seront sur les
rangs et cela va permettre un renouvellement de nos élus et
peut-être, rêvons un peu, davantage de femmes à l'Assemblée où
l' on n'entendra plus de vilains vieux coqs avinés faire la poule
pour se moquer d'élues qui interviennent.
Les dispositions de la nouvelle loi
concernant les municipales et l'interdiction de cumul pour un salarié
d'une commune de siéger à la comcom dont fait partie la commune
n'est pas faite pour empêcher les gens de siéger, mais les protège
contre des tendances bien humaines. En fait, tout cet arsenal de lois
ne fait que renforcer la Démocratie : c'est un bien grand mot
que peut-être il faut continuer à jamais de décliner, c'est un
devoir majeur pour tout démocrate.
C. Roth-Ventrella